Les styles de vie
Pierre Valette-Florence
Résumé par Freddy Mingot
DESS Contrôle de gestion 1998-1999
Sommaire
*Introduction
*Partie 1 - Les différentes approches de styles de vie
*I) Les approches a priori
*1) Les approches centrées sur les valeurs
*Les spécificités des valeurs
*Lapplication des valeurs en marketing
*2) Les approches centrées sur les attitudes et les activités
*3) Les approches françaises
*II) Les approches a posteriori
*
Partie 2 - Mise en application et critiques des styles de vie
*I) La mise en application des styles de vie
*II) Les problèmes soulevés par les approches de styles de vie
*
Partie 3 - Les perspectives dévolution
*I) Les propositions méthodologiques
*II) Les propositions théoriques
*
Conclusion
*Il apparaît nécessaire pour tout responsable du marketing de connaître les comportements et les pratiques de consommation apparus ces dernières années.
Pour ceci, les principaux critères comme le sexe, lâge, le niveau déducation ont été très largement utilisés. Cependant, ces indicateurs semblent aujourdhui dépassés du fait de lémergence du célibat, de laugmentation du pouvoir dachat des ménages et dune réduction des écarts entre les CSP. Cest pourquoi, il est indispensable de prendre en compte dautres indicateurs, comme les valeurs ou les styles de vie.
Trois parties vont être abordées permettant ainsi de dresser un bilan critique :
La première partie présente les styles de vie et ses différentes approches.
La seconde décrit la mise en application des styles de vie, avant dévoquer les différentes critiques.
La troisième dégage les principales perspectives dévolution.
Partie 1 - Les différentes approches de styles de vie
Tout dabord, il paraît nécessaire de donner une définition des styles de vie. Plusieurs propositions ont été avancées, tant aux Etats-Unis quen France. Certaines sont globales et dautres plus centrées sur lindividu.
La définition de Wind et Green qui est la plus centrée sur lindividu semble la plus complète. Trois niveaux détude des styles de vie sont alors identifiés :
les valeurs et les traits de personnalité
les activités, intérêts et attitudes
les comportements de consommation.
Valette-Florence reprend cette définition et décrit le style de vie dun individu comme linteraction des trois niveaux précédents. Ainsi, les gens qui ont un style de vie identique ont un comportement semblable sur chacun des trois niveaux. Le style de vie dun individu peut être considéré comme lensemble de son système de valeurs, de ses attitudes et activités et de son mode de consommation.
A partir de cette définition, on peut remarquer quil existe deux types dapproches:
Celles basées sur les valeurs et activités, nommées approches a priori.
Elles essaient de déterminer à lavance quelle sera la consommation de lindividu.
Celles qui font références aux modes de consommation, nommées approches a posteriori. Elles définissent le consommateur après son acte dachat.
Ces différentes approches sont choisies en fonction des objectifs commerciaux des entreprises.
1) Les approches centrées sur les valeurs
Plusieurs courants ont contribué aux valeurs.
Le premier est lhéritage philosophique avec Aristote et Buridan (1300-1358). Pour Buridan, la valeur est fondée sur la capacité des biens à satisfaire les désirs de ceux qui les possèdent.
Les anthropologues ont aussi étudié les valeurs au moyen de lobservation des valeurs dominantes dans les sociétés. Linfluence de la culture sur les comportements de consommation a ainsi été mise en évidence.
On trouve aussi les apports sociologiques, psychologiques et psychosociologiques.
Finalement, la contribution des psychologues pour la connaissance des valeurs est la plus importante. Les valeurs sont définies comme « des croyances durables, déterminant quun mode de comportement ou but de lexistence est préférable à un autre ». (Rokeach 1973)
Rokeach a aussi mis en évidence les différences qui existent entre les valeurs et dautres concepts comme les besoins, les traits de personnalité, les intérêts, les normes sociales et les attitudes. Lapproche des valeurs de Rokeach (1968), qui semble la plus intéressante se décompose en cinq points :
le nombre total de valeurs quune personne possède est relativement petit ;
tout individu possède les mêmes valeurs à différents degrés ;
les valeurs sont organisées en systèmes ;
les antécédents des valeurs humaines viennent de la culture, de la société et de ses institutions et de la personnalité ;
les conséquences des valeurs humaines se manifestent dans presque tous les phénomènes étudiés en sciences sociales.
De plus, Rokeach classifie les valeurs en deux groupes qui sont les valeurs terminales ou buts de lexistence (objectifs individuels) et les valeurs instrumentales ou mode de comportement (manières dêtre ou dagir).
La contribution la plus récente aux valeurs est celle de Schwartz et Bilsky (1987 et 1990). Ils définissent les valeurs comme « ladhésion des individus à des objectifs, permettant de satisfaire des intérêts appartenant à onze domaines motivationnels (lhédonisme, laccomplissement, le pouvoir, la sécurité...) et ayant une importance plus ou moins grande dans leur vie de tous les jours ».
Lapplication des valeurs en marketing
La mise en uvre des travaux de Rokeach a permis lapplication des valeurs en marketing.
La première application concerne le repérage, lidentification et la sélection de valeurs avec les travaux de Kahle et de Schwartz. La deuxième utilisation du concept des valeurs en marketing concerne les comportements des consommateurs avec trois types dapproches, qui sont les études transculturelles (caractère plus descriptif quexplicatif de ces recherches), les analyses descriptives (nexpliquant pas les différences des comportements étudiés) et les recherches explicatives. Aujourdhui, les principales études du comportement sont de plus en plus explicatives. La troisième application concerne lusage des valeurs comme facteurs de segmentation et didentification des marchés potentiels.
Bien quelles se soient révélées très pertinentes, les approches centrées sur les valeurs nont été que très peu utilisées, au profit dapproches connues sous le nom dAIO (activités, intérêts, opinions).
2) Les approches centrées sur les attitudes et les activités
Les approches de styles de vie centrées sur les attitudes et activités ont été très largement utilisées (surtout sous la forme AIO). Pessemier et Tigert (1966) ont contribué à ce type dapproches par létude des activités et attitudes, afin de mieux connaître les styles de vie des individus.
Tout dabord, il convient de définir le terme attitude. Pour Triandis, « une attitude est une idée chargée démotion qui prédispose à un type daction face à une situation spécifique ». Ainsi, les attitudes nous indiquent quel sera le comportement de lindividu à légard des objets ou dune personne. Il existe trois composantes dans le concept des attitudes. La première est la composante cognitive (informationnelle), la deuxième est affective (sentiment), et la troisième conative (qui prédispose à un type daction). La composante conative est celle qui est reliée le plus directement au comportement de lindividu.
Les activités représentent les actions diverses dans lesquelles sont engagées les individus en fonction du temps dont ils disposent. Pour Feldman et Hornik, il y a quatre types dactivités :
le travail
les obligations (dormir, manger)
le travail domestique
les loisirs
Il existe donc différentes approches centrées sur les attitudes et activités. Les études mettant laccent sur les centres dintérêt ont été jugées trop descriptives et elles nexpliquent que faiblement le comportement dachat de lindividu. Les études spécifiques centrées sur les attitudes relatives à un produit sont jugées trop ponctuelles. Enfin, il existe les études du type AIO. Ces études qui décrivent le style de vie de lindividu à partir de ses activités, intérêts, opinions sont utilisées dans un grand nombre danalyses. La principale faiblesse de ces approches est leur manque de fondements théoriques. Cest pourquoi, elles sont confrontées à la concurrence de lapproche VALS (Value and Life-Style Survey) basée sur la théorie des besoins selon Maslow.
Les approches françaises sont basées sur le repérage des valeurs culturelles, auxquelles adhère chaque groupe dindividus.
Trois organismes principaux sont à lorigine de ces études :
Les travaux de la COFREMCA (compagnie française détudes de marché et de conjonctures appliquées), ont été réalisés sur le suivi des courants socio-culturels, qui peuvent être définis comme lémergence ou la régression dune valeur culturelle. Ainsi, la COFREMCA identifie 55 courants socio-culturels comme par exemple, la créativité personnelle, le rejet de lautorité, la sensibilité au cadre de vie... Les enquêtes de la COFREMCA se font à partir dun questionnaire de type AIO. Cet organisme fait létude des valeurs présentes.
Le CCA (centre de communication avancée) décrit les valeurs préconscientes. Le CCA essaie de prévoir lévolution des comportements des individus. Pour le CCA, les styles de vie sont composés de deux éléments :
la pesanteur des comportements, des habitudes...
les poussées dynamiques, attentes, désirs...
Les études de la COFREMCA et du CCA sont intéressantes car elles concernent toute la population et couvrent donc tous les segments du marché. Cependant, les démarches et les résultats de ces deux organismes sont parfois divergents, voir même contradictoires. Ceci remet donc en cause la fiabilité des résultats.
Les approches du CREDOC sont qualifiées de très descriptives, mais les résultats sont jugés plus fiables que ceux de la COFREMCA et du CCA. Le CREDOC se différencie aussi par son caractère public. Il a pour objectif de mettre en évidence les changements en cours dans les modes de vie de notre pays, ainsi que la façon dont ils peuvent évoluer. Les recherches du CREDOC se sont basées surtout sur les conditions de vie et les comportements sociaux.
Il existe aussi dautres approches qui poursuivent aussi lobjectif détudier lévolution du paysage sociologique. Lapproche dAGORAMETRIE en France étudie lévolution de lopinion publique par lidentification des thèmes dactualité alimentant les discussions des Français. Cependant, cette démarche est jugée trop peu explicative. Il existe aussi la Socioscopie belge (de Marketing Unit), qui sest inspirée des travaux de la COFREMCA. Ces approches sont construites principalement de manière empirique.
Ceci dresse un inventaire des principales approches a priori. Il convient maintenant détudier dans un deuxième point, les approches dites a posteriori.
II) Les approches a posteriori
1) Lanalyse des produits et services achetés par le consommateur
Lapproche de styles de vie basée sur les produits et services achetés est très peu répandue à limage des approches centrées sur les valeurs. Cette approche repose sur le principe que le type de produits achetés par le consommateur est révélateur de son style de vie. Cette analyse se base sur les achats du consommateur.
Dune part, on trouve les orientations sintéressant à des catégories spécifiques de produits. Il existe seulement quelques études de ce type comme celle de Stoezel (1960) qui sintéresse à une segmentation des buveurs français de liqueurs daprès les types de produits achetés.
Dautre part, il existe les démarches basées sur un ensemble plus vaste de produits consommés. Ces approches générales (gamme plus vaste de produits) en termes de modes de consommation ont été développées par Arndt et Uusitalo (1980). Ces démarches sont explicatives du comportement dachat et recherchent les critères spécifiques de segmentation. Il existe aussi des contributions récentes dans le domaine des modes de consommation inspirées des travaux de Uusitalo. Ainsi, la démarche de Cosmas (utilisant un questionnaire de type AIO) est la première étude qui essaie de montrer des liens entre deux approches de styles de vie : lune basée sur un inventaire AIO et lautre basée sur les types de produits consommés.
Valette-Florence en 1985 a aussi essayer de montrer les liens qui demeurent très faibles entre les styles de vie (traditionnel, frustré, extraverti...) et les modes de consommation (soin personnel, stockeur, cuisinière...). Dans leurs travaux, Valette-Florence et Jolibert condamnent les typologies jugées trop réductrices et pas assez explicatives. Les typologies sont jugées réductrices dans le sens où elles enferment lindividu dans un groupe. Les personnes de ce groupe peuvent tout de même avoir des différences qui ne seront pas alors prises en compte. Il y a donc une perte importante dinformation.
Dans la pratique, ces approches plus générales sont utilisées par les sociétés de vente par correspondance. Par exemple, les 3 Suisses, la Redoute... définissent leurs clients en fonction de la nature de leur commande.
Il existe aussi les approches GEO-SOCIALES. Il sagit de mettre en relation des données socio-économiques et démographiques avec des variables géographiques (localisation de lhabitat), et des informations sur le comportement actuel de consommation. Ces études sont effectuées en France par COREF. Malgré leur intérêt, les approches Géo-Sociales restent très peu connues en France.
Lensemble de ces approches développées précédemment restent très peu utilisées au profit des inventaires AIO.
Partie 2 - Mise en application et critiques des styles de vie
I) La mise en application des styles de vie
Les typologies de styles de vie sont surtout utilisées dans le domaine publicitaire. Cependant, il existe dautres applications des styles de vie que nous allons étudier dans cette partie.
Lanalyse des styles de vie dans les décisions concernant la distribution a donné des résultats intéressants. On peut prendre lexemple de létude de Crask et Reynolds mettant en évidence le profil de la clientèle dun grand magasin aux Etats-Unis à laide dun questionnaire AIO. En France, il y a eu très peu détudes appliquant les styles de vie pour le choix de canaux de distribution. Néanmoins, au début des années 80, une typologie des différents types dachat et formes de commerce a été proposée par le CCA.
Les styles de vie peuvent être utilisés pour le lancement de produits nouveaux. Il sagit didentifier au mieux les personnes, pour ensuite appliquer une communication publicitaire plus adaptée.
Les styles de vie sont appliqués pour les stratégies de segmentation de marché, afin de décrire des segments existants. Selon Plummer (1974), une segmentation basée sur les styles de vie comporte plusieurs avantages :
pertinence plus forte quavec lutilisation des variables socio-démographiques
caractère opératoire élevé
segmentation stable, du fait que les variables servant de base à lanalyse névoluent quasiment pas.
Les styles de vie peuvent aussi être utilisés pour létude des segments potentiels. Ainsi, il est possible danalyser les attentes des personnes appartenant aux différents segments.
Létude des styles de vie permet de mieux connaître les nouvelles tendances de marché. Ces différentes analyses apportent une meilleure connaissance de lenvironnement de lentreprise. Les produits sont donc en parfaite adéquation avec les différents segments de marché.
Les applications dans les stratégies publicitaires sont les plus répandues, comme par exemple pour lélaboration de nouveaux messages publicitaires, ainsi que pour la sélection qualitative des médias en fonction des profils de styles de vie qui y correspondent.
Il existe des applications de styles de vie en management, pour déterminer les styles de vente, cultures dentreprise, les styles de chefs dentreprise...
Cependant, ces analyses se font surtout de manière empirique, en complément détudes socio-démographiques, et ne reposent sur aucune base conceptuelle.
II) Les problèmes soulevés par les approches de styles de vie
Tout dabord, des problèmes sont relatifs aux approches centrées sur les valeurs et les variables de consommation. En effet, les valeurs de Rokeach ont été testées aux Etats-Unis, mais il se pose le problème dadaptation du test de Rokeach à un environnement culturel différent. La démarche sur les variables de consommation semble plus fiable. Cependant, il y a toujours une différence entre consommation réelle et consommation déclarée.
Il existe aussi des problèmes méthodologiques posés par les inventaires AIO.
Le premier problème est labsence de cadres conceptuels. Les méthodes danalyse sont faites de façon empirique. Cette absence de conceptualisation conduit à labandon des études AIO au profit de lapproche de VALS. Par exemple, la COFREMA et le CCA nutilisent pas de références théoriques pour leurs travaux.
Il existe aussi le problème de confidentialité comme pour la COFREMCA et le CCA qui sont des organismes privés. Il existe donc un souci de confidentialité, qui peut laisser planer une interrogation sur la pertinence des méthodes employées et donc sur les résultats.
Le dernier problème qui est celui de la validité, se décompose en fait en plusieurs sous problèmes :
problèmes quant à la formation des échantillons
fiabilité des mesures
aspect réducteur des terminologies
le pouvoir prédictif des styles de vie reste faible (le pouvoir prédictif des variables socio-démographiques est considérablement supérieur)
difficulté de recoupement entre les diverses études en raison de labondance des termes employés.
évolution rapide des typologies proposées.
Enfin, il existe les problèmes dadéquation des approches de styles de vie au contexte européen et français.
En effet, il est très difficile dadapter les échelles de mesure à un contexte international (problèmes déquivalences linguistiques, problèmes de stabilité de linstrument de mesure). Ce qui a été développé aux Etats-Unis (pays dorigine) a été considéré comme un standard, applicable aux autres pays.
Aussi, il existe une fragmentation importante des marchés. Par exemple, la France est un pays très diversifié selon les régions.
En outre, les différences sociales sont très importantes en Europe. Il est probable que les questionnaires sur les styles de vie ne soient pas interprétés de la même façon en fonction du niveau déducation et du contexte social.
Il ressort de cette partie que les styles de vie rencontrent de nombreuses difficultés. Une fois les problèmes mis en évidence, il convient maintenant de trouver des solutions, afin daméliorer la portée des styles de vie dans le futur.
Partie 3 - Les perspectives dévolution
I) Les propositions méthodologiques
Les propositions méthodologiques consistent à améliorer les procédures de traitement et de collecte de linformation.
La première proposition est la généralisation de lanalyse canonique généralisée, qui permet dappréhender plusieurs ensembles de variables à la fois. Des modèles déquations structurelles sont utilisées comme le modèle PLS (Partial Least Squares : moindres carrés partiels), qui permet :
de traiter des volumes très importants
danalyser des variables de nature différente
de calculer des scores factoriels latents.
La seconde suggestion est lanalyse de lévolution temporelle des styles de vie, permettant ainsi danticiper les changements sociaux. Ainsi, il est donc possible de connaître lévolution des différentes classes de styles de vie (mobilité entre ces classes, cibles ayant les potentiels dévolution les plus importants...)
La troisième proposition est le recours aux typologies floues. Ainsi, un même individu peut appartenir à différents groupes.
II) Les propositions théoriques
Tout dabord, il existe la sémiométrie. Cette méthode issue de la recherche commerciale semble très prometteuse. Cette proposition se base sur les champs sémantiques des mots. La sémiométrie est très utile, notamment pour le choix des mots les plus appropriés à la cible visée dans une publicité.
Le recours à lutilisation de nouveaux concepts comme les styles de temps peut savérer être très intéressant. Valette-Florence et Usunier ont proposé une échelle de styles de temps à huit dimensions :
temps économique (je planifie mes activités)
temps non structuré (je déteste suivre un emploi du temps)
orientation vers le passé (jai la nostalgie du passé)
orientation vers le futur
soumission au temps (toujours en retard)
anxiété face au temps
gratification immédiate
ténacité
De nouvelles propositions conceptuelles ont été suggérées comme les styles de foyer, ou bien les styles de persuasion. Ces nouvelles approches peuvent se révéler très intéressantes. En effet, pour linstant, on sest intéressé seulement aux styles de vie individuels, alors que dans un foyer, les décisions sont prises après concertation entre les membres de la famille.
Les études de styles de vie en France sont réalisées principalement par deux sociétés : la COFREMCA et le CCA. La COFREMCA réalise des études spécifiques à un produit ou segment de marché, tandis que le CCA privilégie une approche à présentation globale.
On remarque deux tendances principales : la première est liée à linternationalisation des études de styles de vie en raison de louverture croissante des marchés et de la mobilité des consommateurs, la seconde se caractérise par labandon progressif des inventaires AIO, qui étaient très largement employés. Les démarches basées sur les pratiques de consommation sont actuellement développées, surtout par les sociétés de vente par correspondance, afin de cerner le profil de leur clientèle daprès la nature et le montant de leurs achats.
Cependant, quelques critiques sont formulées aux approches de styles de vie, comme la disparité des conclusions des différentes études, le développement essentiellement empirique des approches, les difficultés méthodologiques. De plus, laspect sociologique du comportement, cest à dire sa prédétermination en fonction de lappartenance à un groupe social est totalement négligé. Les approches de styles de vie ont donc un très faible pouvoir prédictif en ce qui concerne le comportement du consommateur.
Des nouveaux concepts comme les styles de temps, les styles de persuasion, la sémiométrie constituent des perspectives dévolution pour les approches de styles de vie.